Six corps, dérogeance,

liberté du commerce en gros

(1741-1777)

La libéralisation du commerce, en France, vise à retirer aux privilèges des corporations un certain nombre de secteurs, dont le premier visé est celui du « commerce en gros ». Or, ce type de commerce est déjà permis à la noblesse depuis un certain nombre d’édits datant du règne de Louis XIV. C’est ainsi que la fin des privilèges marchands transite pour beaucoup par la montée en puissance des privilèges nobles. En retour, les corporations réagissent en demandant la suppression de la dérogeance pour toute activité commerciale, c’est-à-dire la compatibilité du moindre geste marchand, même exercé en boutique, avec l’appartenance à la noblesse. Il s’agit alors d’empêcher la monarchie de scinder le commerce entre une vente au détail, relevant des corporations et de leurs « servitudes », et une vente en gros, assimilée aux « libertés » des nobles.

Appartenant au deuxième XVIIIe siècle, ce conflit avec la monarchie montre combien les réformes engagées à cette période puisent assez peu dans une économie politique nouvelle, ou dans des catégories importées d’Angleterre, et que le courant dit « libéral » sait parfaitement adosser ses projets à une histoire juridique et ancienne du commerce, propre au royaume.

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