Projets des particuliers

sur

les corps et communautés

(1691-1776)

Au fil d'un long XVIIIe siècle, les corporations font l'objet de projets globaux de réforme, de révision, rédigés par des particuliers aux statuts divers dont les propositions sont destinées à prendre la forme d'édits. Souvent flanqués d'une forte dimension financière (à l'image des projets des traitants sur la taxation de multiples fonctions ou activités, voués à financer l'effort de guerre), ces projets attendent du Conseil qu'il confie aux auteurs leur exécution, et souvent la perception de droits créés pour l'occasion.

Plus encore, ces projets s'appuient sur une pensée du contrôle monarchique à l'encontre des anciennes autonomies corporatives. C'est pourquoi ils envisagent pour la plupart d'aligner la maîtrise, l'apprentissage ou le compagnonnage sur le modèle de l'office royal, soumis à la Grande Chancellerie, et donc d'organiser une validation royale (et fiscale) dans l'accès au travail pour toutes les villes de France. Certains vont jusqu'à imaginer des maîtrises vénales et héréditaires pour l'ensemble des corporations, avec une administration dédiée.

Enfin, le temps qui succède aux réformes de Turgot de 1776, et qui prévoit la restauration des corporations après leur suppression aux mois de février-mars, connaît une effervescence de projets toujours émis par les particuliers, parfois par les membres mêmes des anciennes corporations, afin de refonder l'ordre des métiers sur une base directement maîtrisée par la puissance publique. C'est alors une nouvelle rationalité, qui n'est plus tant celle du privilège que celle des affinités entre produits, entre branches d'activité, entre gestes exécutés sur la matière première, qui sert de guide à la recréation des métiers jurés, surtout dans le but d'en restreindre le nombre, d'éteindre les procès entre eux, mais aussi d'affirmer toujours le pouvoir direct du souverain sur des organisations professionnelles conçues désormais comme des excroissances de l'appareil monarchique. Ces débats sont nourris par les contributions d'une foule de particuliers dont les motivations, derrière le souci du bien public, restent celles de l'estime du prince.

Avant 1776

Rétablissement des corporations, 1776

(1691-1774)

(1776)

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