Épiciers et Grainiers
contre
Chandeliers
(1673-1693)
Ce dossier, mettant dos-à-dos des métiers aux attributions en théorie assez distinctes, met en lumière le problème du regrat dans les pratiques corporatives. Vente de rebuts ou de surplus, souvent liée aux invendus que contiennent les Halles et qui sont jugés indispensables à la consommation courante, le regrat est un droit octroyé par les autorités de police ou par le domaine royal, pas uniquement à des revendeurs ou regrattiers libres, mais aussi à des maîtres de métier pour les aider à subsister tout au long de l'année. C'est ainsi que des métiers assis sur des produits saisonniers, comme le sont les légumes secs pour les grainiers, les chandelles pour les chandeliers, sont éligibles à recevoir des lettres de regrat les autorisant à vendre, souvent de manière ambulante, à même la rue, des matières par ailleurs déposées dans le privilège d'autres métiers.
Le regrat génère de la sorte une tension entre économie privilégiée, incorporée, et économie morale, en ce qu'elle oppose deux fondements d'un accès au droit de vendre (la possession du privilège, et le droit à la libre subsistance). Or, cette tension occupe le cœur même du corporatisme, sans opposer forcément des acteurs de nature juridique différente. Ici, à l'image d'autres secteurs, le regrat oppose trois métiers également institués.
Grainiers
Épiciers
contre
contre
Chandeliers
Chandeliers
(1690-1693)
(1673-1680env.)