Coffretiers
contre
gainiers
(1640)
L'interprétation des différents articles de leurs statuts, par les corporations, est d'autant plus litigieuse lorsqu'elle porte sur des procédés techniques, inscrits dans le temps de leur rédaction, et renouvelés depuis lors. La définition du cuir bouilli ou tanné, mais aussi sa désignation même dans les textes, est ainsi mise en balance au début du XVIIe siècle entre coffretiers et gainiers.
À cela s'ajoute le périmètre même du métier, axé sur la fabrication d'un objet particulier (coffre, malle), ou sur la maîtrise d'une technique (le gainage en cuir) applicable à plusieurs objets (étuis divers), dont les intersections occasionnent normalement leur lot de conflits, de saisies de marchandises, d'interdictions de boutiques. Quand la stratégie des acteurs est de multiplier alors les doubles maîtrises (des coffretiers se faisant recevoir gainiers, et inversement), on comprend que ces procès se jouent alors au sein d'un milieu professionnel sans doute polyvalent, mais structuré par des rapports verticaux, de donneurs d'ordre vers des exécutants.
Comme dans beaucoup d'autres cas, il faudra attendre les réformes de 1776 pour que les deux corporations soient réunies.